Le Narcisse est celui qui croit se trouver en se regardant dans le miroir. Sa vie ne consiste qu’à chercher son reflet dans le regard des autres.
Le Narcisse est une coque vide qui n’a pas d’existence propre. Il n’a jamais été́ reconnu comme être humain et a été́ obligé de se construire un jeu de miroirs pour se donner l’illusion d’exister, a minima en tant qu’Image. Sa victime n’est pas un autre individu, mais seulement un autre reflet.
Comment aime-t-il ?
Le P.N ne fait pas que duper les autres. Il se dupe lui-même. Il n’éprouve pas d’empathie pour les sentiments d’autrui et ne s’émeut pas de ses souffrances. Tout juste les trouve-t-il insupportables. Il ne s’attache à personne mais cherche à rendre dépendant(e)s de lui celles/ceux dont il pressent qu’il peut ou pourra les manipuler. Pour lui, relation rime avec possession, aliénation. Mais aussi crainte de perdition : car sans moi profond, il risque à tout moment de se diluer dans l’autre. Mais il ne pourra que constater que posséder l’autre ne remplit pas le vide de son Identité.
Comment se comporte-t-il ?
Pour aliéner sa proie, l’affaiblir et la rendre plus dépendante encore, le manipulateur utilise toute situation comme prétexte à critiquer l’autre, le rabaisser voire l’humilier. On lui reproche sa froideur ? Il rétorquera habilement que c’est à cause de l’attitude qu’on lui oppose ces derniers jours. On lui fait remarquer qu’il n’est jamais présent quand on a besoin de lui ? Il répondra qu’on devrait apprendre à mieux formuler les demandes. En rejetant systématiquement la faute sur l’autre, le pervers narcissique installe le doute, la confusion, la culpabilité. Un processus d’autodépréciation se met alors en place chez la victime. Et pourquoi éprouverait-il des remords à la détruire, alors que tout est sa faute ! Mais le PN inverse la situation et prend confortablement la place de la victime, il se déresponsabilise et échappe ainsi à la culpabilité́ [le tout, inconsciemment !]. Peut s’ajouter à la victimisation malhonnête, un processus de projection : ils vous reprocheront [en toute sincérité et sans le moindre scrupule] ce qu’ils font eux-mêmes.
Comment le faire fuir ?
L’assurance, l’exubérance, la confiance en soi sont de bons boucliers. Il gardera également ses distances avec celles/ceux qui souffrent d’une dépression… il ne pourrait rien en retirer de toute façon La proie idéale ? Une personne souriante, ayant une propension à la culpabilité́, à la dépendance amoureuse et manquant de confiance en elle.
Le manipulateur se détache rapidement des gens insensibles à son pouvoir. En effet, il ne peut pas se sentir important ou supérieur à des yeux indifférents dans lesquels son reflet ne fait que rapetisser jusqu’à s’effacer. Le manipulateur glisse complètement sur un indifférent. D’ailleurs, ne dit-on pas parfois « cela me passe au-dessus de la tête », « je laisse glisser » ou « je laisse couler » ? Si les attitudes verbales et non verbales de l’indifférence nous permettent de ne pas subir les assauts du manipulateur ; alors la technique est efficace.
Quels sont les principes de contre manipulation ?
Les principes que l’on peut soutenir pour contre-manipuler sont très précis. Le contrôle de soi est nécessaire et ces consignes représentent des balises à tout débordement d’émotions négatives pour vous :
Faites des phrases courtes.
Restez flou, évasif.
Utilisez les phrases toutes faites, les proverbes et les principes.
Utilisez le « on » (généralités).
Faites de l’humour dès que le contexte le permet.
Souriez, surtout en fin de phrase, si le contexte le permet.
Faites de l’autodérision (soyez humoristique à propos de vous-même).
Restez poli.
N’entrer pas dans la discussion si elle ne mène à rien ou à la dévalorisation.
Evitez l’agressivité. Elle se retournerait contre vous.
Utilisez l’ironie seulement si vous renvoyez un message et si vous êtes sûr de vous.
Ne vous justifiez plus
En bref, faites en sorte que votre comportement soit aussi proche que possible de l’indifférence.