Nos émotions nous dérangent. De peur qu’elles nous submergent ou nous anéantissent, nous prenons bien soin de les refouler au plus profond de nous pour nous réfugier dans le silence. Cela ne se fait pas d’exprimer ce que nous ressentons.
Sous la pression d’interdits multiples (croyances, éducation) pour continuer à être aimés, nous avons opté pour la résignation ou la rétention de nos affects. Au risque de traverser notre vie émotionnellement anesthésiés et perturbés, perdant tout contact avec nous-mêmes et avec les autres.
Qu’est ce qu’une émotion ?
Une émotion est une réponse physiologique à une stimulation. Sa fonction est de nous renseigner sur notre état intérieur et de produire une réaction spécifique à une situation précise.
Nos émotions nous révèlent un message, un besoin à satisfaire ou un événement à vivre.
elles sont un levier, un déclencheur, elles donnent un sentiment de réalité à l’instant présent. Faisant partie de notre force fondamentale, elles remplissent deux fonctions importantes dans notre vie psychique :
-Elles exercent tout d’abord un contrôle sur nos besoins de base en nous signalant tout manque, perte ou état d’assouvissement. Sans cette énergie émotionnelle, nous ne serions pas conscients de nos besoins fondamentaux.
-Elles nous fournissent aussi l’énergie du mouvement, celle indispensables à l’action.
Celle aussi qui nous pousse à satisfaire nos besoins.
Mais si nous réduisons nos émotions au silence, elles n’ont pour se manifester, donc que le langage de la maladie.
Nous disposons de quatre émotions de base
Chaque émotion a son utilité.
La joie est source de motivation, de vie, c’est un moteur. C’est une énergie vivante qui monte en nous quand nos besoins sont comblés. la force de la joie nous révèle que tout va bien.
La peur: libère une énergie qui nous avertit qu’un danger compromet la satisfaction de nos besoins fondamentaux qui nécessite la mise en place d’une protection ou d’une nouvelle stratégie d’adaptation.
La tristesse : marque une étape, une période de vie. Elle est la réaction adéquate chaque fois que nous devons tourner une page, faire un deuil. Elle est une énergie libératrice, mais comme elle est douloureuse, alors nous sommes souvent enclins à l’éviter.
S’empêcher d’éprouver de la tristesse, c’est figer sa souffrance à l’intérieur de soi, et donc de nous figer dans la réprobation ou le déni.
La colère: sert à défendre notre territoire, nos valeurs, à trouver et à instaurer des limites. Elle nous donne une force, elle nous engage à lutter, à exprimer quelque chose. Elle est l’émotion la plus réprimée et la plus pernicieuse aussi.
Lorsqu’elle n’a pu s’extérioriser, la colère reste confinée dans notre mémoire, tapie dans les profondeurs de notre inconscient. Sous l’emprise de cette émotion refoulée, nous réagissons à une situation assez banale par une colère disproportionnée, au point d’en perdre tout discernement, toute objectivité. Un mot, une attitude d’un interlocuteur est susceptible de déclencher un déferlement d’émotions, celles précisément que nous avons emmurées durant des années.
D’autres émotions influencent encore nos comportements :
La honte : est l’émotion la plus négative de toutes car elle bloque l’estime de soi. Pour éviter de l’affronter, nous masquons la vérité, nous nous coupons de notre souffrance et nous cachons notre vraie nature optant pour le déni. La honte peut aussi être liée à un secret de famille se perpétuant de génération en génération, elle constitue un fardeau souvent pesant dont le poids est à l’origine de certaines émotions bloquées.
L’anxiété : fait partie des émotions de chacun. Elle est une réaction émotionnelle face à une situation donnée mais elle est susceptible de devenir irrationnelle et se traduire par une peur par anticipation du pire, par de l’irritabilité, de la nervosité ou une inquiétude chronique face aux problèmes réels ou irréels.
A chaque étape de vie ou de changements profonds, il est normal d’éprouver une certaine anxiété. Il suffit de l’admettre, la reconnaître et pouvoir la nommer.
pour éviter qu’elle n’altère totalement notre fonctionnement psychique et ne devienne pathologique.
Comment se libérer
Exprimer ses émotions, c’est oser affronter notre véritable façon d’être, de penser et de percevoir.
Or, cette démarche implique un changement de notre être profond
et nos peurs multiples bloquent souvent cette remise en question, aussi préférons-nous les taire.
Si nous sommes « avec l’émotion », en faisant corps avec elle, en l’accueillant et en la laissant s’exprimer, le processus d’acceptation se met en place et l’émotion disparaît.
Mais si nous la refusons et la masquons, alors nous l’augmentons.
Elle prend de plus en plus de force Ainsi réprimée, elle persiste de façon souterraine, conséquence elle risque à tout moment d’exploser.
Accepter de ressentir, c’est accepter de mettre de l’ordre dans nos désirs, dans nos peurs, de se défaire de tout ce qui été pathologiquement accumulé. Ressentir signifie aussi devoir se libérer, se séparer, quitter, et ôter sa carapace ou son masque.
Savoir identifier une émotion, la vivre et en faire son alliée va redonner de l’authenticité et libèrer plus d’énergie pour vivre sa vie avec plus de confiance et d’assurance, tant dans sa dimension sociale que personnelle.
La joie, la tendresse induisent un état de détente, de relaxation corporelle, une attitude d’ouverture.
La colère, la peur, l’agressivité créent un état de tension.
Libérées, ces émotions permettent une réelle transformation et deviennent un outil de changement.
Redécouvrir ses émotions est un apprentissage vers la sincérité, la spontanéité et la liberté.
En osant nous ouvrir à nos émotions.
en nous accordant le temps de les accueillir et de les ressentir, nous leur donnons vie.
nous leur permettons de jaillir.
Lorsqu’on s’autorise à éprouver ses émotions, on n’a plus à se montrer fort, on le devient réellement.